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Derrière les mots, entre les lignes, blog d'Eliane Pérus

Derrière les mots, entre les lignes, blog d'Eliane Pérus

Ma passion pour les mots, les livres, les auteurs, la lecture et l'écriture que j'ai envie de vous faire partager.

Publié le par Eliane PERUS
Publié dans : #Littérature

 



Erik SABLE est auteur, essayiste, traducteur, directeur de la collection "Les Chemins de Sagesse" chez Dervy.

Cet homme érudit, passionné par l'Inde depuis l'âge de 13 ans,  a étudié le sanskrit - qu'il  aimerait enseigner - le tibétain,  a rencontré des grands maîtres spirituels, tibétains, indiens... ,  est aussi passionné par l'observation des oiseaux auxquels il a consacré plusieurs ouvrages.

Il a publié un ouvrage sur "La vie et l’œuvre de René Schwaller de Lubicz", la biographie de Tsu Yun, le dernier maître bouddhiste chinois  et une enquête autour des maîtres de sagesse  dont Hélena Blavatsky révéla l’existence. Dans sa maison d'édition "Terre Blanche" le "Petit dictionnaire du détachement et de la sérénité".

Conférence passionnante donnée par cet homme d'une simplicité et d'une disponibilité rares sur le thème de son ouvrage "Un grain de sagesse dans la nuit de la modernité".

"Nous habitons une civilisation contraire à l'essence de l'être humain, les catastrophes écologiques ne sont qu'une conséquence secondaire d'une erreur essentielle, d'une vision faussée dès le départ. Nous voyons les "effets de la dictature du profit" qui aboutit à l'impasse des techniques occidentales, à une perte de la joie, notion fondamentale avec une fuite perpétuelle dans les drogues, l'alcool, les excitants, l'irréel, l'imaginaire parce que la vie est insupportable, face à l'impasse de la "pensée dominante" qui fait croire que le bonheur est lié aux conditions matérielles".

"Le grand corbeau sait compter jusqu'à dix, le perroquet gris du Gabon  est capable d'apprendre plus de cent mots, beaucoup d'espèces d'oiseaux supérieurs ont aussi la notion du zéro, l'absence de quantité".

"La conception du zéro demande un grand pouvoir d'abstraction et on considère que l'être humain l'envisage depuis deux mille ans. Or des peuples primitifs comme certains aborigènes australiens, non seulement n'avaient pas la notion du zéro, mais savaient juste compter jusqu'à trois, après trois, il y avait beaucoup, une multiplicité innombrable qui échappait complètement à leur faculté d'appréhension. On pourrait donc facilement en déduire que ces oiseaux sont supérieurs aux peuples primitifs mais il se trouve que ces derniers ont une mythologie et une cosmologie complexe qui montre qu'ils se sont interrogés sur le pourquoi des êtres et des choses, alors  que les corbeaux n'ont jamais montré un quelconque intérêt pour les systèmes philosophiques. Ils n'ont pas de religion
."

"L'essence de l'être humain n'est pas la rationalité mais sa capacité à s'interroger, à faire un pas de côté pour dépasser le sensible dans le mythe ou le discours philosophique.
L'essence de l'être humain est dans l'essence spirituelle que l'homme porte en lui, il n'est pas un animal raisonnable mais un être spirituel.
L'homme est habité par "quelque chose" qui le dépasse, "quelque chose" qui n'appartient pas aux instincts ou à la raison. Ce "quelque chose "qui lui donne sa capacité d'interrogation, ce "quelque chose" de mystérieux qui échappe au sensible est en fait l'essentiel.
Ce "quelque chose", nous pouvons le nommer le spirituel. Le spirituel est ce feu en nous qui aspire à dépasser l'horizon qui s'offre pour s'ouvrir au mystère, au sacré. Il est ce "désir de lumière" semblable à celui de la fleur qui tend vers le soleil.
Le spirituel est le socle originel de l'homme, son fondement, sa racine secrète, la source qui l'habite au plus profond.
Le spirituel est cette présence de l'ineffable, inscrite dans le coeur de tout être humain.
L'homme est donc le temple de la Présence. Et lorsqu'il ne s'occupe pas de cultiver, de nourrir, de faire croître cette "seule chose nécessaire", comme le disent les bouddhistes, "il dissipe le bien précieux de l'existence".
Le  "désir de lumière"- la soif spirituelle - est en fait aussi fort, aussi prenant que la pulsion sexuelle. Et lorsqu'il n'est pas satisfait, il laisse un manque, un vide immense au coeur de l'être humain, et tous les malheurs, tous les désordres, toutes les souffrances en résultent même si la personne n'en a pas réellement conscience."

"C'est pour cela que partout dans le monde, la modernité pèse. Elle est comme une paire de chaussures trop étroite. Elle resserre, emprisonne l'âme, tout simplement parce qu'elle n'est pas faite pour l'être humain dans la mesure où elle ne tient pas compte de la dimension essentielle de ce qui l'habite...

Une société qui ne privilégie pas cet aspect de l'être humain, qui n'est pas centrée sur cet unique nécessaire, conduit obligatoirement l'homme au malheur. C'est pour cela qu'un monde profane, laïque comme le nôtre, qui n'est plus irrigué par la source de toute sagesse, par la présence des  Sages, des Initiés , finit par enlaidir son environnement, par construire des cités monstrueuses, et finalement par s'autodétruire. Car il est dirigé par des âmes mortes et la mort qui est en eux finit par se refléter sur le monde qui les entoure pour devenir destructrice.

Qu'est-ce qu'une société centrée sur l'essentiel ?  C'est d'abord une société où les personnes reconnues, les personnes que l'on admire, ne sont pas les politiciens ou les vedettes de la télévision mais ceux qui vivent cet essentiel, les êtres de spiritualité.

Souvent les sociétés centrées sur le spirituel, n'étaient pas développées techniquement, économiquement, puisqu'elles avaient délaissé l'accessoire, ce qui finalement est sans grande importance, pour se consacrer à l'essentiel : la quête intérieure.

Avec la mondialisation, la modernité s'est répandue sur toute la planète. Tout est uniformisé, nivelé, or il est évident que la diversité est facteur de richesse. S'il n'y avait qu'une espèce d'arbre, qu'une espèce de fleur, le monde serait triste. De même s'il n'y avait qu'une seule religion, cette religion deviendrait rapidement dictature car elle se présenterait comme la seule vérité. La multiplicité des religions est comme la multiplicité des arbres et des fleurs. Ce sont des aspects de la vie qui ont chacun leur fonction dans l'économie spirituelle de l'humanité.

Ceci est un extrait de cette conférence très dense, qui, a été suivie d'un échange très enrichissant avec Erik SABLE, homme et chercheur de lumière.

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