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Derrière les mots, entre les lignes, blog d'Eliane Pérus

Derrière les mots, entre les lignes, blog d'Eliane Pérus

Ma passion pour les mots, les livres, les auteurs, la lecture et l'écriture que j'ai envie de vous faire partager.

Publié le par Eliane PERUS
Publié dans : #Littérature

 

 

Bernard WERBER nous amène toujours vers des horizons particuliers qui interpellent et enclenchent des questionnements.

Les thèmes abordés dans "Les thanatonautes" sont les mystères de la mort et de l'après-mort . Deux jeunes chercheurs utilisant des techniques de la médecine - l'astronautique - partent à la découverte du paradis. Peu à peu, ils dressent une carte géographique de ce monde inconnu en s'inspirant du livre des morts tibétains, du livre des morts égyptiens, de la mythologie et d'autres textes sacrés.

Voyage foisonnant, extraordinaire, passionnant, concocté par l'auteur. J'ai adoré ...

"L'empire des anges"- dans la continuité du précédent ouvrage - a pour héros l'un de nos deux chercheurs, mort dans un accident d'avion. Il accède au royaume des anges après avoir passé avec succès l'épreuve de la "pesée des âmes". Il va devoir guider et aider trois mortels durant leur vie par l'intermédiaire des rêves, des signes, des médiums, des intuitions et des chats... J'ai aussi beaucoup aimé.....

"Depuis l'au-delà" est dans la lignée de ces deux  romans car il nous confronte à l'après-mort. Je citerai la phrase de Sigmund Freud que l'auteur met en exergue :

"Au fond, personne ne croit vraiment à sa propre mort, et dans son inconscient, chacun est persuadé de sa propre immortalité".

Bernard Werber, ses lecteurs le savent, écrit en écoutant de la musique. La danse macabre de Camille Saint-Saëns, l'Adagio pour cordes de Samuel Barber, le thème de la musique du film "Gladiator", des musiques mortuaires de" Dead Can Dance" et "I love you" de Woodkid ont servi de support pour cet ouvrage.

Le héros , Gabriel Wells, auteur de romans à suspens, se réveille avec en tête la phrase "Qui m'a tué ?".

Plein d'enthousiasme, car il a trouvé le début de son prochain roman, il quitte son appartement et se rend dans le bistrot où il a pour habitude d'écrire.

En chemin il se rend compte qu'il ne sent plus aucune odeur, ni les fleurs, ni sa propre peau, ni l'air pollué." Paniqué à l'idée d'avoir peut-être définitivement perdu l'odorat, il renonce dans l'immédiat à tout autre projet et file directement chez son médecin."

Dans la salle d'attente, il est seul.. "La sonnette retentit, la porte s'ouvre et une patiente entre.....Gabriel est intrigué par cette nouvelle arrivante. N'y tenant plus, il tente d'engager la conversation :

- Je peux vous demander ce qui vous amène ici, mademoiselle ? Tirée de sa lecture, elle affiche une moue désabusée, puis consent à répondre : -migraine.

Elle a prononcé le mot sans quitter le journal des yeux.

- Moi je souffre d'anosmie. C'est une maladie qui entraîne l'absence de perception des odeurs.

- Non, je ne crois pas que ce soit cela votre problème....

Il est surpris par cette affirmation gratuite de la part d'une personne qu'il ne connaît pas et qui ne lui a même pas accordé un regard depuis son arrivée mais il n'ose pas répliquer." Le médecin fait rentrer la jeune femme dans son cabinet en ignorant Gabriel. Sa consultation terminée, la jeune femme s'apprête à partir lorsqu'elle entend : "Eh Fred, tu me fais une blague, c'est ça ? C'est moi, Gabriel, Gabriel Wells !

La jeune femme s'arrête net.

- Vous êtes vraiment Gabriel Wells ? L'écrivain ? demande-t-elle en gardant le dos tourné.

- Oui, pourquoi ?

- Cela change tout, je vais vous aider."

Elle lui explique qu'il n'est pas malade, qu'elle est médium et qu'en réalité, il est ...mort.Après lui avoir démontré la véracité de ce qu'elle disait, ils se rendent dans son appartement afin qu'il voit son corps physique allongé. En observant son corps, il remarque de petites tâches violacées sur les paumes de ses mains, il a donc été empoisonné...

Il va mener son enquête avec l'aide de la médium pour percer le mystère de sa mort.J'espère vous avoir donné envie de lire la suite de cette  recherche.

De l'humour, dans ce roman que j'ai aimé. Mon seul bémol, l'insertion en plein récit des extraits de "l'Encyclopédie du Savoir relatif et Absolu". Toutefois, on peut le lire en sautant ces extraits.

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Publié le par Eliane PERUS
Publié dans : #Littérature

 



Erik SABLE est auteur, essayiste, traducteur, directeur de la collection "Les Chemins de Sagesse" chez Dervy.

Cet homme érudit, passionné par l'Inde depuis l'âge de 13 ans,  a étudié le sanskrit - qu'il  aimerait enseigner - le tibétain,  a rencontré des grands maîtres spirituels, tibétains, indiens... ,  est aussi passionné par l'observation des oiseaux auxquels il a consacré plusieurs ouvrages.

Il a publié un ouvrage sur "La vie et l’œuvre de René Schwaller de Lubicz", la biographie de Tsu Yun, le dernier maître bouddhiste chinois  et une enquête autour des maîtres de sagesse  dont Hélena Blavatsky révéla l’existence. Dans sa maison d'édition "Terre Blanche" le "Petit dictionnaire du détachement et de la sérénité".

Conférence passionnante donnée par cet homme d'une simplicité et d'une disponibilité rares sur le thème de son ouvrage "Un grain de sagesse dans la nuit de la modernité".

"Nous habitons une civilisation contraire à l'essence de l'être humain, les catastrophes écologiques ne sont qu'une conséquence secondaire d'une erreur essentielle, d'une vision faussée dès le départ. Nous voyons les "effets de la dictature du profit" qui aboutit à l'impasse des techniques occidentales, à une perte de la joie, notion fondamentale avec une fuite perpétuelle dans les drogues, l'alcool, les excitants, l'irréel, l'imaginaire parce que la vie est insupportable, face à l'impasse de la "pensée dominante" qui fait croire que le bonheur est lié aux conditions matérielles".

"Le grand corbeau sait compter jusqu'à dix, le perroquet gris du Gabon  est capable d'apprendre plus de cent mots, beaucoup d'espèces d'oiseaux supérieurs ont aussi la notion du zéro, l'absence de quantité".

"La conception du zéro demande un grand pouvoir d'abstraction et on considère que l'être humain l'envisage depuis deux mille ans. Or des peuples primitifs comme certains aborigènes australiens, non seulement n'avaient pas la notion du zéro, mais savaient juste compter jusqu'à trois, après trois, il y avait beaucoup, une multiplicité innombrable qui échappait complètement à leur faculté d'appréhension. On pourrait donc facilement en déduire que ces oiseaux sont supérieurs aux peuples primitifs mais il se trouve que ces derniers ont une mythologie et une cosmologie complexe qui montre qu'ils se sont interrogés sur le pourquoi des êtres et des choses, alors  que les corbeaux n'ont jamais montré un quelconque intérêt pour les systèmes philosophiques. Ils n'ont pas de religion
."

"L'essence de l'être humain n'est pas la rationalité mais sa capacité à s'interroger, à faire un pas de côté pour dépasser le sensible dans le mythe ou le discours philosophique.
L'essence de l'être humain est dans l'essence spirituelle que l'homme porte en lui, il n'est pas un animal raisonnable mais un être spirituel.
L'homme est habité par "quelque chose" qui le dépasse, "quelque chose" qui n'appartient pas aux instincts ou à la raison. Ce "quelque chose "qui lui donne sa capacité d'interrogation, ce "quelque chose" de mystérieux qui échappe au sensible est en fait l'essentiel.
Ce "quelque chose", nous pouvons le nommer le spirituel. Le spirituel est ce feu en nous qui aspire à dépasser l'horizon qui s'offre pour s'ouvrir au mystère, au sacré. Il est ce "désir de lumière" semblable à celui de la fleur qui tend vers le soleil.
Le spirituel est le socle originel de l'homme, son fondement, sa racine secrète, la source qui l'habite au plus profond.
Le spirituel est cette présence de l'ineffable, inscrite dans le coeur de tout être humain.
L'homme est donc le temple de la Présence. Et lorsqu'il ne s'occupe pas de cultiver, de nourrir, de faire croître cette "seule chose nécessaire", comme le disent les bouddhistes, "il dissipe le bien précieux de l'existence".
Le  "désir de lumière"- la soif spirituelle - est en fait aussi fort, aussi prenant que la pulsion sexuelle. Et lorsqu'il n'est pas satisfait, il laisse un manque, un vide immense au coeur de l'être humain, et tous les malheurs, tous les désordres, toutes les souffrances en résultent même si la personne n'en a pas réellement conscience."

"C'est pour cela que partout dans le monde, la modernité pèse. Elle est comme une paire de chaussures trop étroite. Elle resserre, emprisonne l'âme, tout simplement parce qu'elle n'est pas faite pour l'être humain dans la mesure où elle ne tient pas compte de la dimension essentielle de ce qui l'habite...

Une société qui ne privilégie pas cet aspect de l'être humain, qui n'est pas centrée sur cet unique nécessaire, conduit obligatoirement l'homme au malheur. C'est pour cela qu'un monde profane, laïque comme le nôtre, qui n'est plus irrigué par la source de toute sagesse, par la présence des  Sages, des Initiés , finit par enlaidir son environnement, par construire des cités monstrueuses, et finalement par s'autodétruire. Car il est dirigé par des âmes mortes et la mort qui est en eux finit par se refléter sur le monde qui les entoure pour devenir destructrice.

Qu'est-ce qu'une société centrée sur l'essentiel ?  C'est d'abord une société où les personnes reconnues, les personnes que l'on admire, ne sont pas les politiciens ou les vedettes de la télévision mais ceux qui vivent cet essentiel, les êtres de spiritualité.

Souvent les sociétés centrées sur le spirituel, n'étaient pas développées techniquement, économiquement, puisqu'elles avaient délaissé l'accessoire, ce qui finalement est sans grande importance, pour se consacrer à l'essentiel : la quête intérieure.

Avec la mondialisation, la modernité s'est répandue sur toute la planète. Tout est uniformisé, nivelé, or il est évident que la diversité est facteur de richesse. S'il n'y avait qu'une espèce d'arbre, qu'une espèce de fleur, le monde serait triste. De même s'il n'y avait qu'une seule religion, cette religion deviendrait rapidement dictature car elle se présenterait comme la seule vérité. La multiplicité des religions est comme la multiplicité des arbres et des fleurs. Ce sont des aspects de la vie qui ont chacun leur fonction dans l'économie spirituelle de l'humanité.

Ceci est un extrait de cette conférence très dense, qui, a été suivie d'un échange très enrichissant avec Erik SABLE, homme et chercheur de lumière.

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Publié le par Eliane PERUS
Publié dans : #Littérature

 

 

Ce roman de Frédérique Hébrard, publié en 2005, je l'ai lu et relu car il est magnifique, magique même. Il nous plonge dans le passé et le coeur des Cévennes.

Les premières lignes de cet ouvrage nous laissent  entrevoir, présager et imaginer ce qui va se passer pour l'héroïne :

"J'aurais dû me méfier quand je suis entrée dans le brouillard. L'instant d'avant c'était l'été, la joie de la nature et des fleurs...il a suffi d'un tournant de la route pour que je pénètre dans une autre dimension. Pour que j'entre dans ma vie."

Marie de Walheim, jeune femme belle, brillante, héritière de faïenciers, de retour des Etats-Unis après avoir  terminé de longues études de théologie, revient en Alsace pour voir son père et son frère de coeur, pasteur dans les Cévennes. Elle est accompagnée de son fiancé Desmond, en partance pour la Chine. Il est le plus jeune sénateur et surtout le fils d'Eleanor Campbell, trente-septième fortune des Etats-Unis et fondatrice d'une megachurch . Cette mère  voue un amour exclusif à son fils,  le considérant comme le "futur messie". Elle ne voit pas d'un très bon oeil l'athéisme de Marie qui pourrait être un frein à la réussite de Desmond.

Après le départ de celui-ci en Chine, Marie décide de rendre une visite surprise à son frère dans les Cévennes. Le brouillard lui permet une rencontre avec deux  êtres adorables Melchior et son compagnon Bob dont la demeure est un château "Les Châtaigniers" .

"Je viens retrouver le pasteur, ai-je dit. C'est une surprise ! Ils sont restés pétrifiés devant moi. Pourquoi ? Je ne m'expliquais pas ce mur de glace qui s'élevait infranchissable, trois cent quinze ans après la Révocation. Etais-je tombée sur des papistes à l'ancienne pour qui le protestantisme était la Religion Prétendue Réformée ?...  Le pasteur Wirth ? demanda Bob très doucement.....Vous ne savez pas ?  J'avais froid brusquement. Comme si mon corps avait su avant d'entendre les mots. Déjà su que Johann était mort." ...........

" La seule chose dont je fus sur le champ consciente, ce fut l'odeur de cèdre que l'on sentait dans le temple...Elle se mêlait à la musique des psaumes, aux voix des fidèles, à la parole du Pasteur. J'écoutais sans entendre, je regardais sans voir. Tout s'enregistrait à mon insu pour m'être révélé plus tard."

Notre héroïne qui ne croyait plus en rien depuis la mort de sa mère,  a pourtant suivi des études en théologie.

"Où avez-vous fait vos études ? A la faculté de Strasbourg, comme Johann. Puis j'ai un peu bougé...Genève, Heidelberg...et j'ai passé ma dernière année à la Harvard Divinity School....Quel nom ravissant pour accueillir une jeune fille au service de la Religion ! Ah, mais je suis contre ! Ils ne riaient plus. Contre quoi ? Contre la Religion. Contre Dieu ? Non. Pour être contre Dieu, il faudrait d'abord qu'il existe. Je suis contre la Religion, contre l'idée qu'on se fait de Dieu, si vous préférez....J'ai du reste écrit ma thèse là-dessus..."Controverse sur l'Impénétrable Volonté".....

"Mon objectif, c'est d'enseigner l'Histoire des Religions. Pas pour les célébrer. Non. Pour les dénoncer. Eveiller les consciences....les rendre libres...."

Son séjour à Valdeyron, la mort de son frère, la recherche et la découverte de ses racines cévenoles  et de son ancêtre Marie Révolte, prophétesse, vont faire basculer les croyances de Marie, qui sans doute victime de "l'Impénétrable Volonté" va avoir la Révélation. Elle décide de devenir Pasteur. Eléanor veut mettre en scène devant une chaîne de télévision américaine la "rédemption " de Marie et "la prendre en main". Volontaire, Marie refuse et rompt avec son fiancé américain. Son destin en est ainsi scellé.....Comme les Châtaigniers du Désert, Marie trouvera sa force dans cette terre chargée d'Histoire, dans son rôle de pasteur et trouvera l'Amour avec le Commandant des sapeurs-pompiers .

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Publié le par Eliane PERUS
Publié dans : #Littérature

 

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Aujourd'hui,  j'ai envie de vous parler d'un être ou d'une âme qui nous a quitté au terme d'une vie riche  d'Amour après une recherche et un  chemin  spirituels exceptionnels .

Née en 1943 à Marseille, Christiane SINGER est décédée le 4 avril 2007 à Vienne en Autriche à la suite d'une cruelle maladie.
Elle fût lectrice à l'université de Bâle, puis chargée de cours à l'université de Fribourg, ensuite elle se consacra à ses activités littéraires, à ses conférences.

Elle a suivi l’enseignement de Graf Karlfried Dürckheim, (disciple de C.G.Jung), Elle est un écrivain de sensibilité chrétienne, imprégnée de sagesse orientale, qui s'est toujours abstenue de donner des leçons de morale ou d'être dogmatique. 

Son oeuvre et sa réflexion personnelles sont toutes entières centrées sur la prise en compte nécessaire du risque spirituel qui couve dans le coeur de chacun.
“Les religions établies sont trop souvent impuissantes à offrir des remèdes adéquats. Il faut tenter de reprendre pied en soi-même, de retrouver ses racines intérieures".

Je suis en parfaite  adéquation avec son  ressenti et avec  cette nécessité de trouver   des forces salvatrices présentes en nous pour l'avoir expérimenté à l'occasion d'évènements personnels très douloureux.
 
J'ai parcouru, annoté et relu  presque tous ses ouvrages qui trouvent un écho en moi à chaque lecture. L'ouvrage le plus bouleversant est celui qui relate  les six derniers mois de sa vie "Derniers fragments d'une longue vie", son carnet de bord où elle écrit :
 " Le voyage -ce voyage-là du moins - est pour moi terminé.  A partir de demain, mieux : à partir de cet instant, tout est neuf. Je poursuis mon chemin. Demain, comme tous les jours d'ici ou d'ailleurs, sur ce versant ou sur l'autre, est désormais mon jour de naissance. "

Un de ses autres ouvrages  écrit en 1988,  "Histoire d'âme" a obtenu le Prix Albert Camus en 1989. Cet ouvrage exprime la quête de l'essentiel tapi au fond de nous et évoque au plus profond et au plus simple, le mystère, la difficulté et le bonheur d'être.

Je n'ai pu résister à retranscrire un extrait "Du bon usage des crises", publié en 1996, qui exprime bien les maux de notre société d'aujourd'hui :
"Notre société ne sait pas expirer, restituer, lâcher prise, ménager les pauses de l'apnée. Mue par une avidité insatiable, fouettée en avant comme une toupie, elle est sur le point de tout engloutir. Aveuglement et accélération incessante forment pour le moins un effrayant duo.
A tous les niveaux, se reproduit ce même schéma de comportement favorisant l'avoir, la satisfaction immédiate des désirs, la précipitation, la brusquerie, au détriment de leurs corollaires : l'être,  pur et simple, la disponibilité, la patience, la croissance douce, la dimension contemplative,........"

Je vous laisse méditer sur ces dernières phrases, j'espère vous avoir donné l'envie de lire les ouvrages de cet être exceptionnel d'Amour, de sagesse, de discernement, être toujours dans le non-jugement et la tolérance. J'espère avoir aussi fait passer toute l'admiration et l'affection que je ressens pour cette merveilleuse femme ou cette âme qui demeure dans l'éternité.

 

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